Orphée (encre de chine) |
"er ist einer der bleibenden Boten, der noch weit in die Türen der Toten ,
Schalen mit rühmlichen Früchten hält". (il est un des messagers éternels
et bien au delà du seuil des morts, tend les coupes qu'emplissent les
fruits glorieux).
"erst in dem doppelbereich (dans le double royaume enfin
werden die Stimmen ewig und mild" (les voix seront éternelles et douces).
Sei allem Abschied voran, als wäre er hinter
dir, wie der Winter, der eben geht.
Denn unter Wintern ist einer so endlos Winter,
dass, überwinternd, dein Herz überhaupt übersteht.
Sei immer tot in Eurydike - singender steige,
preisender steige zurück in den reinen Bezug.
Hier, unter Schwindenden, sei, im Reiche der Neige,
sei ein klingendes Glas, das sich im Klanf noch zerschlug.
Sei- und wisse zugleich des Nicht-Seins Bedingung,
den undendlichen Grund deiner innigen Schwingung,
dass du sie völlig vollziehst dieses einzige Mal.
Zu dem gebrauchten sowohl, wie zum dumpfen und stummen
Vorrat der vollen Natur, den unsäglichen Summen,
zähle dich jubelnd hinzu und vernichte die Zahl.
Rainer Maria Rilke
Die Sonette an Orpheus XIII
Devance toute séparation, comme si elle était derrière
toi, semblable à l'hiver qui, à l'instant s'en va.
Car parmi les hivers, il en est un sans fin, tel
que, l'ayant surmonté, ton coeur en tout survivra.
Sois toujours mort en Eurydice -, monte en chantant plus fort,
en célébrant plus haut, remonte dans le pur rapport.
Ici, parmi ceux qui passent, sois au royaume du déclin
sois un verre qui tinte et dans le tintement déjà se brise,
sois - et connais en même temps la condition du non-être,
la raison infinie de ton intime vibration,
afin de l'accomplir entièrement cette unique fois.
Aux réserves, employées aussi bien que voilées et silencieuses,
de la nature totale, sommes indicibles,
ajoute-toi avec allégresse et anéantis le nombre.
le treizième sonnet, fait écho au "cimetière marin" de Valéry, Orphée est le Dieu de la métamorphose
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