C'était hier soir à la Halle aux grains, deux heures d'énergie, de poésie et de magie et de beauté avec le ballet du Capitole, pour le deuxième ballet de la saison.
Hommage à Stravinski et aux ballets russes était déjà un enchantement, celui-ci confirme que sous la direction de Kader Belarbi, le ballet va aller plus loin et plus haut encore dans sa palette.
Etranges voisins en ouverture de soirée, création mondiale de Kader Belarbi nous a mis en appétit, vitaminé, original, la confrontation de Vivaldi et de la musique électro acoustique d' Anthony Rouchier
suscitait un sentiment d'étrangeté et de mystère, les danseurs étaient visiblement à l'aise dans ce nouvel univers chorégraphique, et c'était plastiquement très beau.
La Stravaganza, chorégraphie par Angelin Prejolcaj pour le New York City Ballet en 1997, entrait ce soir au répertoire du Capitole, jubilatoire. Je l'aurais volontiers revu en boucle.
Walking mad, a été un vrai choc. Il est vrai qu'après le Boléro de Béjart, les chorégraphes doivent avoir des doutes. Johan Inger s'est approprié la musique, faisant référence parfois, au vocabulaire de Béjart tout en s'en distanciant avec humour, ici plus de scène ronde mais une palissade, qui sépare, s'ouvre qui s'aplatit, les portes claquent, les femmes et les hommes se poursuivent, s'approchent, se séparent, se caressent, se repoussent, et tout se termine sur la partition d'Arvo Pärt, en rupture totale avec le boléro,
et qui dit l'insondable tristesse de l'incompréhension
Il faut de toute urgence aller voir Topos, à l'espace écureuil et à la maison Salvan à Labège. Le travail et les carnets d'itinérance de Mathias Poisson, me font penser parfois aux cartulaires du Moyen-âge ou à ceux des géographes arabes.
Mais s'ils cartographiaient le monde, Mathias Poisson cartographie ses propres
"itinérantes", ses chemins familiers, son espace, dessine d'un trait élégant le front de mer d'Alger.
c'est émouvant, poétique, chaleureux. Et quel talent!
carte du 12ème siècle (AL IDRISI) |
Promenade cartographiée par Mathias Poisson dans ses carnets. |
Topographie de Mathias Poisson |
Représentation du monde Chine 14ème siècle |
Alger par Mathias Poisson |
Autre exposition
A l'espace Croix Baragnon, les cartes postales dessinées en duo, façon cadavres exquis, une idée tout à fait drôle et désopilante, riche en imprévus, coïncidences, échos. C'est très ludique, cela s'appelle "Ecart Postal".
Cette correspondance dessinée au verso de cartes postales anciennes (dont on ne voit pas le recto: aussi se demande-t-on s'il y a éventuellement un lien des dessins avec le motif de la carte existante) a été réalisée à l'initiative de Joào Vilhena : un artiste dessine sur la moitié du verso, cache son dessin et l'envoi à l'autre artiste (en l'occurrence Dorota Buczkowska) qui à son tour dessine sur l'autre moitié sans savoir ce qu'il y a en vis à vis de son dessin, puis le courrier est transmis à la galerie dans une enveloppe cachetée. Les enveloppes ont été décachetées longtemps après réception, en mai 2012, par les deux artistes susnommés et un troisième -Fabien Granet- qui s'est immiscé dans cette correspondance à l'insu des deux autres, et à parfois complété le dessin.
On a soudain une urgent désir de rentrer chez soi, de fouiller dans ses malles à la recherche de cartes anciennes et de s'y essayer… à condition de trouver le complice….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire