Depuis la construction de l'autoroute Toulouse Albi, Rabastens est bien plus agréable, le trafic routier y est réduit et l'on peut flâner et admirer la promenade des lices et ses superbes maisons, trouver son bonheur gourmand ou jardinier sur le pittoresque marché du samedi matin. Découvrir les trésors cachés de cette petite ville tarnaise pleine de charme.
Et l'un de ses trésors est son musée.
Rabastens par Boissière. |
On ne s'attend pas à ce que l'on découvre. Pour 2 euros 50 le musée vous est ouvert. D'abord le lieu :
l'hôtel de la Fite, superbe demeure aristocratique de la fin du XVIIe siècle, il abrite depuis 1986 les collections du musée municipal, après d'importants travaux de restauration.
Le musée tient du cabinet de curiosité et du musée des Beaux-arts façon 19e. Des collections archéologiques, dont une somptueuse mosaïque du début du IVe siècle découverte en 1976 dans la villa gallo-romaine de las Peyras.
Et une très belle collection de terres cuites vernissées de Giroussens des XIIe et XIXe siècles.
La donation au troisième étage, de René Bégué (Rébé) le célèbre brodeur parisien, présente les créations qu'il fit pour la haute couture et notamment pour Dior.
Les dessins et gravures de René Lafage et de nombreux autres artistes régionaux : dont les belles affiches art nouveau de Jane Atché, (magnifique collection au rez-de-chaussée).
Jane Atché, nait à Toulouse en 1880, 34 rue Saint-Rome dans une famille d'origine Rabastinoise. Elle suit les cours de l'académie Julian à Paris et aura pour maître entre autre, Jean-Paul Laurens.
En 1896 elle expose son affiche pour le papier à cigarette Job, au Cirque de Reims, où concourent également Mucha, Toulouse-Lautrec. Elle se rapproche de Mucha à cette occasion, et s'ensuit une production importante de gravures et de lithographies art nouveau. Elle travaille également pour l'édition. Puis se tourne vers le symbolisme.
Il se dégage de la collection présentée à Rabastens une force et un graphisme très personnel. Le centre de l'affiche à Toulouse semble moins riche que le musée de Rabastens.
série d'autoportraits de Jane Atché |
A côté de l'importante collection de Jane Atché, des oeuvres intéressantes de peintres oubliés, et pourtant talentueux / Gaudion et sa femme A Boyal, Boissière, sauvé de l'indigence par la municipalité, et ses beaux paysages régionaux. Quelle injustice!
Boissière m'a fait pensé au poète Jules Laforgue, lui aussi mort dans la misère et si jeune, reconnu par quelques uns de ses pairs.
"Quel cimetière que la littérature! ou plutôt quelle fosse commune! , s'exclame Mauriac dans les Nouveaux Mémoires intérieurs, " car les concessions perpétuelles que constitue ce que chaque auteur appelle son oeuvre, (...) les ronces de l'oubli les ont bientôt recouvertes. Ceux qui doivent ressusciter le sont déjà et ce petit nombre d'élus ne grossit guère de siècle en siècle."
Du moins pour les peintres, existe-t-il encore ces petits musées de province où l'on découvre parfois des pépites.
Luce Boyal et Gaudion son mari, sont à voir aussi au rez-de -chaussée. |
neige
et cet arbre. Boissière a entièrement vécu pour sa peinture. Pour vivre il peignait des appartements, travaillant avec son père dans l'entreprise familiale.
Le musée propose aussi régulièrement de très belles expositions, dont récemment celle de l'oeuvre de Bernard Bouin, "Ainsi parlait Zarasthoustra" , et toute sa série de tableaux sur Venise.
On ne fait pas la queue pour entrer au musée, on peut y passer du temps, y dessiner, et l'accueil est très chaleureux. A voir et revoir.
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