Toulouse aujourd'hui sous un ciel de plomb,
Vous que la mort a fauché dans l'élan même et la confiance de votre jeunesse, vous qui étiez là assemblés pour partager le même amour, fraternels, heureux, vous qui partagiez un repas entre amis, en famille, détendus dans la douceur de ce soir de novembre qui semblait prolonger un été,
nous garderons vos visages sous nos paupières, et nous refuserons d'avoir peur.
"C'est un matin d'orage léger
les nuages hésitent d'être de mer ou de ciel….
Tu écoutes la Sicilienne
sous les doigts du Cantor
et tu sens naître en toi, comme
sous une main qui pétrirait le coeur
la grappe sans fin des martyrs
- tandis que monte et vire
le double chant fastueux.
Que peux-tu sauge qui bordes nos murs
et vous jardins tout recousus de roses,
menus dieux
en qui viennent croître les jours
oui, vous que l'on peut nommer et chanter
aphyllantes, chicorées, armeries
et puis qu'êtes-vous pour ces doigts qui
s'empourpraient de figues
et ne suffisent plus à effacer le sang? …"
Pascal Riou