Citations


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Sous le soleil du matin un grand bonheur se balance dans l'espace" Camus - Noces à Tipasa

"Demain, je surprendrai l'aube rouge sur les tamaris mouillés de rosée saline, sur les faux bambous qui retiennent à la pointe de chaque lance bleue, une perle." Colette . La Naissance du JourDé

"Déjà mon reflet d'arbre planté devant moi
L'image de ma vie entre ciel et terre;
le tronc qui va profond, les rameaux coupés courts,
le double geste des branches dures qui veut être
un désir d'embrasser le ciel;
0 mes bras trop courts envieux des oiseaux."

Mas-Felipe Delavouet, Pouèmo I
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dimanche 26 janvier 2014

La Crue

Aucune mouette en vue aujourd'hui survolant la Garonne ou se berçant sur ses eaux, où sont-elles toutes passées, seul deux cormorans ont bravé le courant.  La péniche déjà mal en point, à quasiment disparu, on doute qu'elle puisse être renflouée et réparée. La Garonne roule ses eaux rageuses et brunes, elle a des airs de Rhône, et les becs des piliers du pont Neuf sont presque submergés.  Mais cela n'est rien à côté de la crue de 1875.

les quais ont disparu




les bois flottés s'accumulent au pied d'une pile du Pont Saint Pierre

le Bazacle comme on le voit rarement 




samedi 25 janvier 2014

Il y a un mois… éclairages




déjà que nous fêtions Noël à Bebenhausen, autre lieu magique, tout près de Tübingen.
 On peut y aller à pied par beau temps, et s'offrir un délicieux menu dans  un des trois restaurants du village fortifié.

Il pleuvait à Noël, alors qu'il avait fait si beau la veille. Mais les brumes et les nuages gris conviennent autant à Bebenhausen que le ciel bleu. Cet ensemble cistercien est magnifique.


Le monastère de Bebenhausen est fondé vers 1183, par le Comte Rudolf de Tübingen. Ses premiers occupants sont des frères prémontrés. En 1190, le monastère devient cistercien. C'est à cette époque qu'on commence la construction de l'église abbatiale, qui est consacrée en 1228. Le reste du complexe monastique est édifié pour l'essentiel au XIIIe siècle. Entre 1320 et 1359, les baies romanes du choeur sont remplacées par une grande baie gothique. Vers 1335, est édifié le réfectoire d'été des moines. A la fin du XIVe siècle est construite l'élégante tour de la croisée du transept.


  

Le cloître actuel est reconstruit à la fin du XVe siècle. A la même époque, le dortoir est divisé en cellules individuelles. Le monastère est dissous en 1535, suite à la Réforme. La nef de l'église est démolie en 1537. Elle est reconstruite à l'initiative du duc Christoph von Württemberg, qui fait de Bebenhausen une école monastique protestante. Cette école ferme en 1806. Au début du XIXe siècle, l'ancienne résidence de l'abbé est transformée en pavillon de chasse royale (rois du Würtemberg). Après restauration, l'église connaît une nouvelle consécration en 1885. L'abbaye sert ensuite d'asile à l'ancien couple royal du Würtemberg, qui abdique en 1918. De 1946 à 1952, le parlement régional de Würtemberg Hohenzollern siège dans le monastère. En 1975, ce dernier est classé monument historique.







 le parapluie dans une main, l'appareil photo dans l'autre, j'ai fait le tour de Bebenhausen sous une pluie battante, pour faire quelques photos. L'abbatiale était fermée.


Le restaurant Hirsch est une excellente table, réputée, elle a accueilli la chancelière Angela Merkel, et Tony Blair entre autres. Les petites serveuses en costumes souabes sont toutes ravissantes, les mets délicats et la présentation raffinée. Nous avions le choix entre deux menus de Noël. Tout était parfait et le temps maussade ne parvenait par à assombrir l'atmosphère chaleureuse du restaurant.



en souvenir le menu de Noël avec un poème de Hesse et un de Mörike
http://www.landhotel-hirsch-bebenhausen.de

petite brioche pour souhaiter la bienvenue

Steinpilzessenz mit Morchelstrudel

Macademiatörtchen im Biskuit mit Glühwein-Birnen.Gelée

Landhôtel Hirsch


Le 27 décembre en allant à Stuttgart nous sommes revenus à Bebenhausen, il faisait un temps splendide, un ciel lumineux , série de photos sous un tout autre éclairage.








Déjeuner chez Ranitsky….. un petit air de Vienne



le 23 décembre nous sommes allés déjeuner chez Ranitsky, Tartes flambées, Sachertorte,   Schwäbische Riesling
Lecker, lecker….
Du premier étage le restaurant offre de très belles vues sur la place du marché qu'il surplombe et sur la mairie où nous nous sommes mariés, c'était hier …. ou presque!  Souvenir, souvenir…


La mairie et la place du Marché.

Das Rathaus 


www.ranitzky.de
La Sachertorte: un régal…. et il y a tant d'autres délicieux gâteaux à goûter…. un programme gourmand pour les prochaines visites à Tüb….

Aquarelle, Rathaus und Marktplatz am Weihnachten



Tübingen retrouvée….



      10 ans depuis notre dernière visite à Tübingen et enfin le temps de revoir les lieux chers à nos coeurs. La Tour au bord du Neckar où le poète Hölderlin demeura du 3 mai 1807 jusqu'à la fin de sa vie en 1843, hébergé par la Maître menuisier Ernst Friedrich Zimmer, à sa sortie de l'hôpital psychiatrique où il fut diagnostiqué incurable. Zimmer, admirateur de Hölderlin, et de son oeuvre Hyperion, le logea 36 ans dans une chambre au premier étage de la tour, (laquelle est construite sur les anciens remparts de la ville). Aujourd'hui elle abrite le musée Hölderlin

Burg Tübingen


Still und öde steht der Väter Feste,
Schwarz und moosbewachsen Pfort' und Turm,
Durch der Felsenwände trübe Reste
Saust um Mitternacht der Wintersturm,
Dieser schaurigen Gemache Trümmer,
Heischen sich umsonst ein Siegesmal,
Und des Schlachtgerätes Heiligtümer
Schlummern Todesschlaf im Waffensaal.

Hier ertönen keine Festgesänge,
Lobzupreisen Manas Heldenland,
Keine Fahne weht im Siegsgepränge
Hochgehoben in des Kriegers Hand,
Keine Rosse wiehern in den Toren,
Bis die Edeln zum Turniere nahn,
Keine Doggen, treu, und auserkoren,
Schmiegen sich den blanken Panzer an.

Bei des Hiefhorns schallendem Getöne
Zieht kein Fräulein in der Hirsche Tal,
Siegesdürstend gürten keine Söhne
Um die Lenden ihrer Väter Stahl,
Keine Mütter jauchzen von der Zinne
Ob der Knaben stolzer Wiederkehr,
Und den ersten Kuß verschämter Minne
Weihn der Narbe keine Bräute mehr.

Aber schaurige Begeisterungen
Weckt die Riesin in des Enkels Brust,
Sänge, die der Väter Mund gesungen,
Zeugt der Wehmut zauberische Lust,
Ferne von dem törigen Gewühle,
Von dem Stolze der Gefallenen,
Dämmern niegeahndete Gefühle
In der Seele des Begeisterten.

Hier im Schatten grauer Felsenwände,
Von des Städters Blicken unentweiht,
Knüpfe Freundschaft deutsche Biederhände,
Schwöre Liebe für die Ewigkeit,
Hier, wo Heldenschatten niederrauschen,
Traufe Vatersegen auf den Sohn,
Wo den Lieblingen die Geister lauschen,
Spreche Freiheit den Tyrannen Hohn!

Hier verweine die verschloßne Zähre,
Wer umsonst nach Menschenfreude ringt,
Wen die Krone nicht der Bardenehre,
Nicht des Liebchens Schwanenarm umschlingt,
Wer von Zweifeln ohne Rast gequälet,
Von des Irrtums peinigendem Los,
Schlummerlose Mitternächte zählet,
Komme zu genesen in der Ruhe Schoß.

Aber wer des Bruders Fehle rüget
Mit der Schlangenzunge losem Spott,
Wem für Adeltaten Gold genüget,
Sei er Sklave oder Erdengott,
Er entweihe nicht die heilge Reste,
Die der Väter stolzer Fuß betrat,
Oder walle zitternd zu der Feste,
Abzuschwören da der Schande Pfad.

Denn der Heldenkinder Herz zu stählen,
Atmet Freiheit hier und Männermut,
In der Halle weilen Väterseelen,
Sich zu freuen ob Thuiskons Blut,
Aber ha! den Spöttern und Tyrannen
Weht Entsetzen ihr Verdammerspruch,
Rache dräuend jagt er sie von dannen,
Des Gewissens fürchterlicher Fluch.

Wohl mir! daß ich süßen Ernstes scheide,
Daß die Harfe schreckenlos ertönt,
Daß ein Herz mir schlägt für Menschenfreude,
Daß die Lippe nicht der Einfalt höhnt.
Süßen Ernstes will ich wiederkehren,
Einzutrinken freien Männermut,
Bis umschimmert von den Geisterheeren
In Walhallas Schoß die Seele ruht.


matin de décembre, la tour d'Hölderlin dans la brume

éclairage romantique sur la tour et la Stiftskirche


17 couples de cygnes vivent tout au long de l'année sur le Neckar  à Tübingen et cohabitent très bien avec les Stockkähne (longues barques à fin plat) des confédérations estudiantines de la ville



Le quartier de la Ammer (nom du ruisseau),
et la Nonnenhaus, où logeaient la congrégation
des soeurs franciscaines
 Un des changements notables et positifs de Tübingen, est la restauration de tout le quartier de la Ammer, dans la vieille ville basse. 
Autrefois, négligé car, quartier des artisans et petits métiers, il était un peu méprisé par opposition à la ville noble, la ville haute, centrée autour de la Stiftskirche, du château et de la mairie. 
La Nonnenhaus (maison des nonnes, franciscaine, est superbement restaurée, et les petits  ponts  sur l'Ammer , les placettes ombragées de saules pleureurs, les petits jardins, les boutiques, maisons à colombages, Tavernes et petits restaurants, ne sont pas sans rappeler la Petite France à Strasbourg, en plus petit.
C'est charmant, romantique à souhait et très fréquenté par les étudiants. 

 La porte du château

et depuis le château la belle vue sur le clocher et l'Osterberg, avec au pied de la colline la Gartenstrasse et ses belles maisons bourgeoises du 18 et 19ème siècle, dont celle achetée par le Professor Dr. th. Georg Wehrung

reflets de la Nonnenhaus dans une fenêtre de la vieille ville basse



la tour du Séminaire catholique. L'Université de théologie de Tübingen est très réputée, le pape Benoît II (Ratzinger) y a étudié. Georg Wehrung y fut professeur titulaire de 1930 à 1950, puis professeur émérite jusqu'à sa mort en 1959.





Rencontres….





 Ce n'était ni l'étang, ni l'été mais sur les bords du Neckar à Tübingen  en décembre.
                                                   

Vieil étang -
au plongeon d'une grenouille
l'eau se brise

Sous la pluie d'été
raccourcissent
les pattes du héron

Aux admirateurs de la lune
les nuages parfois
offrent une pause

Pétrifiée
sous mon cheval
mon ombre glacée!

                               Matsuo Bashô   


mardi 14 janvier 2014

Entr'acte : Lumière de janvier

 Le ciel Hugolien de cet après-midi, gris, maussade, avec de temps à autre une lueur bleue perçant de gros nuages fuligineux était captivant.

"Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?

- J'aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages!" (Baudelaire)



neigera-t-il demain?

ou cette première violette annonce-t-elle un précoce printemps?

"Jauchzet, frohlocket,auf, preiset di Tage…"

C'est ainsi que commence la Kantate I de l'Oratorio de Noël de Johann Sebastian Bach. Dimanche 22 Decembre. 17 heures, la nuit est déjà tombée,
La Stiftskirche est bondée. Je pense à tante Herrade qui a si souvent chanté, dans cette même église  cet Oratorio, l'entend-elle là où elle est? 
Le Chor Semiseria de Tübingen, dont fait partie Annette, et le concerto Tübingen nous offrent une interprétation magnifique. Les solistes excellents.  C'est magique d'être là, Noël a vraiment commencé.



le choeur de la Stiftskirche et le Jubé, heureusement conservé,
qui le sépare de la nef.


les orgues et la tribune

un des vitraux modernes
Bien que Tübingen n'ait pas subi de grosses destructions à la fin de la guerre, contrairement à Stuttgart,
 plusieurs grands vitraux furent détruits.

la chaire
la construction de la Stiftskirche a commencé
le 28 mars 1470 et a duré 20 ans
Le concert s'est terminé par "Adeste Fideles," un chant du XVeme siècle que tous les pays chrétiens,  connaissent et chantent dans leur langue, même si la première version était latine. En général le premier couplet est en latin.



Un très astucieux livret permet de mieux connaître tous les secrets de la Stiftskirche,  grâce à l'aide de deux petits rats d'église (Kirchemäuse) Alwin et Eusebia, que nous remercions pour leur humour. Nous leur avons d'ailleurs écrit, mais ceci viendra plus tard.



à la sortie de la Stifstkirche


la nef

le rétable ouvert pour Noël

la fin du concert