Citations


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"
Sous le soleil du matin un grand bonheur se balance dans l'espace" Camus - Noces à Tipasa

"Demain, je surprendrai l'aube rouge sur les tamaris mouillés de rosée saline, sur les faux bambous qui retiennent à la pointe de chaque lance bleue, une perle." Colette . La Naissance du JourDé

"Déjà mon reflet d'arbre planté devant moi
L'image de ma vie entre ciel et terre;
le tronc qui va profond, les rameaux coupés courts,
le double geste des branches dures qui veut être
un désir d'embrasser le ciel;
0 mes bras trop courts envieux des oiseaux."

Mas-Felipe Delavouet, Pouèmo I
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jeudi 24 février 2011

recherches


Quelques illustrations pour ma nouvelle Ar'chaz
pastels et collage sur canson

dessin à l'encre et feutres sur  papier canson

dessin plume et encre de chine sur papier canson


aquarelle sur canson inspiré par un tableau de Dufy

mercredi 23 février 2011

Clin d'oeil

A propos de digression, en voici une magistrale, jubilatoire, à lire ou à relire :

"comment s'étaient-ils rencontrés? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils? Que vous importe? D'où venaient-ils? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils? Est-ce que l'on sait où l'on va? Que disaient-ils? Le maître ne disait rien; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.

Le Maître. - C'est un grand mot que cela.

Jacques. - Mon capitaine ajoutait que chaque balle d'un fusil avait son billet.

Le Maître. - Et il avait raison....

Après une courte pause, Jacques s'écria :"Que le Diable emporte le cabaretier et son cabaret!"

                                                                  
                                                                          Diderot Jacques le Fataliste

et  que dire de Montaigne...

Blogs extimes .... sur France culture vendredi dernier

à réécouter jusqu'à vendredi,
Sur les Docks -je suis toujours subjuguée par la qualité de cette émission, souvent passionnante, la variété de ses sujets, il était question vendredi dernier des Blogs, et de journaux intimes, sur papier ou sur le Net, avec entre autre Philippe Lejeune, spécialiste de l'autobiographie et créateur de l'association pour l'Autobiographie à Bourg-en-Bresse qui collecte les écrits intimes de tout un chacun qui veut les envoyer, ce qui constitue une base de données conservées pour les chercheurs, historiens, sociologues (j'ai appris par la même occasion qu'il existe un site et que l'on peut devenir adhérent.)

Mercredi dernier aussi dans Sur les Docks , Incroyable mais faux
sur la romanesque et véridique histoire de Guy Ribes, faussaire génial, qui a trompé le marché pendant des années.
Bluffant!

Milosz, Terzieff , réminiscences...

Hier je relisais des poèmes de Milosz et j'entendais la belle voix de Terzieff  les disant. J'ai toujours aimé et admiré Laurent Terzieff, (comment ne pas l'admirer?), son beau visage de prince, cette voix profonde et grave, si intelligente qui disait comme personne les mots des poètes, sa longue silhouette décharnée et élégante qui s'éloigne dans le Désert des Tartares. Il y a des êtres qui nous manquent éternellement, et dont on voudrait croire, qu'un fois disparus de ce monde, ils rejoignent ce séjour idyllique qu'évoque Dante. Terzieff converse-t-il à présent avec ceux qu'il fréquenta si longuement de son vivant : Milosz, Rilke, Camus... chemine-t-il avec eux
sur les rives de l'Achéron. J'aime à le croire.


                                                         Solitude

     Je me suis réveillé sous l'azur de l'absence
          Dans l'immense midi de la mélancolie
          L'ortie des murs croulants boit le soleil des morts.
                                  SILENCE.

          Où m'avez-vous conduit, mère aveugle, ô ma vie?
          Dans quel enfer du souvenir où l'herbe pense,
          où l'océan des temps cherche à tâtons ses bords?
                                  SILENCE.


          Echo du précipice, appelle-moi! Démence,
          Trempe des jaunes fleurs dans la source où je bois,
          Mais que les jours passés se détachent de moi!
                                  SILENCE.


          Vous qui m'avez créé, vous qui m'avez frappé,
          Vous vers qui l'aloès, coeur des gouffres s'élance,
          Père! à vos pieds meurtris trouverai-je la paix?
                                   SILENCE.


                                                                Milosz, 1915
         

                              

lundi 21 février 2011

encore une semaine qui sous le pont.....

encore une semaine qui a filé comme les nuages par jour de tramontane.
Mais mon projet est bouclé, donné à l'imprimerie, et même si je l'aimerais plus abouti quant aux illustrations, je suis assez satisfaite d' y être parvenue.
Je vais continuer mon petit cabinet portatif de curiosités iconographiques, qui m'amuse bien, travailler aux portraits, (très gueules cassés pour l'instant les miens, toujours les yeux trop hauts, trop grand, pas assez ceci...
trop cela.... Il faut que je me tricote une housse en pvc pour le cours de Quentin. Vendredi dernier un mail nous avait prévenu que nous travaillerions à l'encre de chine (donc je choisis des vêtements noirs pour parer à toute éventualité. Bingo... d'abord il y a eu l'encre de chine noir, et puis pour chinoiser un peu plus encre de chine blanc sur le fond noir....
très drôle, et à la plume en plus, heureusement avec Quentin on ne doit pas gratter à la paille de fer les taches que l'on a fait sur les tables et les parquets, comme il était d'usage de le faire chez les soeurs dans ma lointaine( très lointaine, hélas), enfance.
à part cela tout le monde (ou presque, il y en a qui sont doués pour tout), tirait la langue, soupirait, pestait, mais s'appliquait, se décourageait, riait, protestait, attendait avec impatience la pause café.....
qu'allons-nous faire vendredi? suspense insoutenable...


Quelques petits poèmes  inspirés par mon itinéraire du vendredi matin sur les quais /

Aux Haubans des clochers
Toulouse déploie ses voiles
et appareille pour le grand large

L'aube s'avance sur les quais
la Garonne s'argente
s'y bercent les mouettes

quelque part sur la berge
une corneille crie
un garçon chante un
vieil air anglais.


et par le spectacle de Manon endormie devant le feu :


je voudrais être un chat
et pouvoir m'enrouler en un cercle parfait
pour longuement rêver sur un coussin soyeux
considérer le monde avec indifférence
se refléter, tranquille, dans mes prunelles d'or.

et avoir 7 vies.....


collage pour Ar'chaz , retravaillé sur adobe photoshop.

lundi 14 février 2011

quelques liens de parenté

pour les mélomanes, www.friedstyle.com,

un petit clin d'oeil à la famille allemande, Friedemann Dähn
                                                             Andrea Hornung-Boesen

jeudi 10 février 2011

vagabonder dit-elle...

Pourquoi les jours n'ont-ils que 24 heures?
pourquoi a-t-on besoin de dormir?
pourquoi les semaines n'ont-elles que 7 jours?
pourquoi ne puis-je immobiliser la terre....
vagabonder, je voulais vagabonder,  et peu m'en chalait  (cela se dit-il ainsi? chaloir se conjugue-t-il comme
avoir?"), et peu m'en chalait donc de travailler plus pour gagner plus.... (sic) je me voulais intermittente et
nonchalante. Non, non qu'on se rassure, je ne travaille pas plus pour ...., je dessine, je contemple, je rêve,
les oiseaux sont en amour, les premières fleurs sont apparues dans les sous-bois de Lacroix tapissés de perce-neige, la viorne rose  fleurit ainsi que le chèvrefeuille d'hiver à la fleur modeste qui  signale sa présence par son envoûtant parfum; les mésanges protestent, elles ont déjà vidé la mangeoire remplie il y a deux jours,et me reprochent mon incurie..
Vendredi dernier  la Garonne, sous un ciel de peintre avait des airs de Volga. J'engrange des images, des impressions, des sensations que je voudrais partager mais le temps me dévore toute vive et j'en reviens à
Baudelaire :
"Et le temps m'engloutit minute par minute"

alors pour l'espace de quelques secondes me donner l'illusion de l'arrêter - mieux, d'appuyer sur la marche arrière, quelques photos :
 lumière d'hiver sur le Pont Neuf et
la Garonne.

                                                                                                                      il y a eu aussi cette parenthèse enchantée passée l'après-midi au conservatoirede musique, dans la classe de violoncelle : 5 petits violoncellistes de entre 8 et 11 ans. Je me suis promis de revenir dessiner.
 Difficile pourtant de saisir le geste, l'inclinaison de la tête, le bras de l'archet qui sans cesse change de position, se déploie, se replie, la position des doigts sur les cordes, tout est à jeter, le seul croquis qui me plaise un peu est celui-ci.
     remontons encore un peu ce temps qui me file entre les doigts car
     sous les arches du Pont Neuf coule la Garonne
     et mes  années....
     le matin de ce vendredi 4 février,  c'est à un charbonnier que je ressemblais après la séance de dessin au fusain. Seconde séance pour cette technique, un peu mieux que la première, cependant, et un modèle inspirant.

 espérons que la prochaine fois ce sera mieux
c'est cela qui compte...
comme  le dit Joan Sfar dans Maharadjah
"racontez-vous des histoires, vous verrez, c'est marrant. Et surtout ne vous demandez pas si vous dessinez bien ou mal mais si les dessins d'aujourd'hui sont mieux réussis que ceux d'hier".



  voilà, j'en ai terminé avec mon petit vagabondage de ce jour,
ou presque
car comment ne pas admirer le goût exquis et l'art de la nonchalance de
mes petites peluches qui se disputent les faveurs de demoiselle Rosine
et d'arthur
à regarder  les chats, à les fréquenter, on apprend à vivre mieux.


  et encore un petit poème pour conclure bellement :

         Frühling ist wiedergekommen. Die Erde
         ist wie ein Kind, das Gedichte weiss;
         viele, o viele... Für die Beschwerde
         langen Lernens bekommt sie den Preis.

         Streng war ihr Lehrer. Wir mochten das Weisse
         an denm Barte des alten Manns.
         Nun, wie das Grüne, das Blaue heisse,
         dürfen wir fragen ; sie kanns, sie lanns!

        Erde die frei hat, du glückliche, spiele
        nun mit den Kindern. Wir wollen dich fangen,
        fröhliche Erde. Dem Frohsten gelingst.

        O, was der Lehrer sie lehrte, das Viele,
        und was gedruckt steht in Wurzeln, und langen
        schwierigen Stämmen: sie singts, sie singts!

                               Rainer Maria Rilke  (Die Sonette an Orpheus)

        Printemps est revenu. La terre
        est pareille à l'enfant qui sait des poèmes;
        nombreux, o si nombreux... Des durs efforts
        d'une longue étude elle reçoit la récompense.

        Sévère fut son maître. Nous aimions la blancheur
        de la barbe du vieillard.
        A présent nous pouvons lui demander comment s'appelle
        le Vert, le Bleu : elle le sait, elle le sait.

        Terre, qui as congé, terre heureuse, joue
        à présent avec les enfants. Nous voulons te saisir,
        terre joyeuse. Le plus joyeux réussira.

        O, ce que le Maître lui enseigna, l'Innombrable,
        et ce qui est imprimé dans les racines et les longs
        troncs tortueux : elle le chante, elle le chante!      (traduction personnelle)