Il arrive à petits pas, silhouette ronde un peu monolithique, plus petit que dans notre souvenir, un peu tassé, et l'on craint pour lui les marches à monter jusqu'à l'estrade. ( Le tourneur de pages suit, attentif). Il est né en 1923 en Allemagne, et a pu fuir en 1939.
C'est certainement la dernière occasion de l'entendre ici, à 88 ans, en concert. Il salue, la main sur le coeur , un sourire aux lèvres, ce public qui accueille comme il se doit un tel artiste, debout.
Il s'assied, Silence.
Et ses mains s'envolent, caressent, des mains étonnamment petites et déliées, des mains d'enfant presque..., des mains-oiseaux spirituelles, sensuelles, fortes, puissantes et si délicates.
L'enchanteur du Beaux-Arts trio est là, les années ne sont rien, il nous donne à entendre Beethoven, Mozart, Schubert et Debussy comme rarement on les entend. Eblouissant.
On voudrait que ce concert ne finisse jamais.
Longue Vie ! Menahem Pressler et Merci.
c'était le dernier concert du festival de piano 2011 aux Jacobins, le 28 septembre dernier.
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