Citations


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Sous le soleil du matin un grand bonheur se balance dans l'espace" Camus - Noces à Tipasa

"Demain, je surprendrai l'aube rouge sur les tamaris mouillés de rosée saline, sur les faux bambous qui retiennent à la pointe de chaque lance bleue, une perle." Colette . La Naissance du JourDé

"Déjà mon reflet d'arbre planté devant moi
L'image de ma vie entre ciel et terre;
le tronc qui va profond, les rameaux coupés courts,
le double geste des branches dures qui veut être
un désir d'embrasser le ciel;
0 mes bras trop courts envieux des oiseaux."

Mas-Felipe Delavouet, Pouèmo I
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dimanche 8 mai 2011

Art Postal (suite)

J'ai accompagné mon premier art postal au Lecteur du Val, d'un petit pastiche à la manière de Rimbaud, lequel a visiblement inspiré l'association dans le choix de son intitulé (Rimbaud, pas le pastiche).

                                                  La Lectrice du Val

  C'est un petit vallon où chante la rivière
  l'herbe y est accueillante et les oiseaux complices
  font un choeur qui ravit l'âme de la lectrice
  C'est un petit vallon où bruisse* la lumière

  Une jeune fille, yeux baissés sous le grand chapeau bleu
  Et la nuque appuyée au tronc d'un vieux tilleul
  Lit; elle est assise sur l'herbe fraîche dans l'ombre mauve
  du géant centenaire qui embrasse la nue.

  Les pieds nus dans l'eau fraîche, elle lit; souriant
  comme sourit l'enfant qu'enchante les histoires
  d'elfes et de lutins dansant sous les ombrages.

  Les effluves miellées enivrent sa narine
  elle lit dans l'ombre douce et sa main s'abandonne
  au fil de l'eau qui, lisse, entre ses doigts frissonne.
                                                   25 mars 2011



*licence poétique
* variante pour le dernier tercet :
   Un léger soupir d'aise soulève sa poitrine
   sur son front pur et lisse ne passe aucun nuage
  elle lit dans l'ombre douce aux fragrances suaves.

* autre variante :
  "au rythme du roman sa poitrine charmante
  se soulève et palpite d'émotion grandissante
  pour les malheurs d'Emma et de son coeur volage."


  Ce sonnet était accompagné d'une note:

  Durant l'été 1870, Arthur Rimbaud connait ses premiers émois amoureux. Lors de ses vagabondages dans la campagne des Ardennes autour de Charleville, il rencontre une jeune fille :  elle lit au bord de la Meuse à l'ombre d'un tilleul, et Arthur est fasciné par son ravissant profil sous le grand chapeau bleu (ce fut comme une apparition... aurait dit Flaubert). Mais, non loin de là, le père de la demoiselle -moustache, faux-col et guêtres- veille. Impossible d'approcher la belle. De retour
dans sa chambre, Arthur écrit Roman, que tout un chacun connait.... Il écrit aussi un sonnet, (dont le dernier tercet eut plusieurs variantes), et dont le manuscrit fut retrouvé par hasard, longtemps après sa mort, par les héritiers de sa soeur Isabelle. Celle-ci ne le jugeant pas abouti, l'écarta lors de la publication des oeuvres complètes du poète.  Il ne présente effectivement pas un grand intérêt, sinon qu'il annonce, le magnifique
Dormeur du Val écrit en octobre 1870. Ainsi, le choix de la forme fixe, un vocabulaire simple, commun aux deux poèmes témoignent de leur filiation.
Mais de la Lectrice du Val où la dérision n'est point absente- tout comme dans Roman,-  au Dormeur du Val
la Commune et la Terrible guerre de 1870 ont relégué l'idylle loin des préoccupations de l'adolescent. La tragédie est là et le sourire n'est plus de mise.

  MJW  - Etudes Rimbaldiennes 2, in Petits pastiches,
Billevesées et Coquecigrues. ( Les éditions du Nonchaloir)
            
  J'ai reçu une invitation du Lecteur du Val : j'ai été sélectionnée parmi les 127 concurrents. Pour lequel des deux arts postaux envoyés, je ne le sais. Quel suspens!!!!   remise des "prix" (une plume d'oie? un carnet de timbre?) la semaine prochaine. Je n'en dors plus....

Devise du jour :

Chi va piano, va sano, va lontano...

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