J'aimais les vaches de mon grand-père, les petites vosgiennes noires et blanches ou rousses au mufle criblé de tâches de rousseurs, leurs grands yeux humides, leurs jolies cornes (aujourd'hui la plupart des vaches ont les cornes sciées afin de leur éviter les blessures, c'est très laid). J'aimais, les soirs d'été les voir rentrer à l'étable pour la traite.
A l'époque, le tas de fumier trônait devant chaque cour de ferme, comme une gloire, car plus il était gros, plus le fermier était riche : celui de mon grand père était conséquent.
Je ne sais qui a eu l'idée première de la cow parade qui a eu lieu dans de nombreuses villes dans le monde; son instigateur avait peut-être de semblables souvenirs d'enfance….
La cow parade est arrivée à Toulouse, transformée pour l'heure en vaste pâturage, et je songe en les caressant
à Apollinaire
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours le grand pré mal fleuri par l'automne
Apollinaire Les Colchiques in Alcools
elles ne sont pas toutes là, je n'ai pas encore fait tout le parcours, il y a la vache ballerine, la vache marguerite, celle en fil de fer, et des tas d'autres encore.... celle en montgolfière....
vaches mais pas bêtes... elles sont au jardin des plantes!
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