Vagabondage au Nonchaloir: Vagabondage en pays volvestre

Au sortir de Lacroix Falgarde, il suffit de passer trois ronds-points pour s'échapper vers la vallée de la Lèze. Le paysage est bucolique, agraire et en ce début de printemps il s'émaille de la dentelle blanche des pruniers sauvages en fleurs et de celle, rose, des prunus. Les pommiers du Japon, les camélias et les tulipiers enluminent de vieilles fermes de briques à arcades, des maisons bourgeoises et les manoirs des maîtres pastelliers en briques foraines. Passés les villages de Saint-Sulpice et de Lézat, qui méritent une visite, on prend une petite route départementale toute en courbes qui se déroulent d'une colline à l'autre, en direction de saint-Girons, mais cette route serpentine est bien plus pittoresque et charmante que la route de Saint Martory.
Le pays de volvestre est un vieux pays constitué des vallées de l'Arize et du Volp. Il fut le pays des Volques tectosages, peuple celte. A voir les touffes de gui qui assaillent les peupliers et les chênes, on ne s'en étonne pas. Les druides avaient de quoi cueillir.
Les sonorités du nom Volvestre évoquent pour moi le renard, "La volpe", bien que l'origine du nom n'ait rien à voir avec celui-ci, mais proviendrait du celte "Volques". Pourtant je ne peux m'empêcher d'imaginer s'ébattre la nuit dans ces paysages vallonnés bordés de bosquets, les flammes rousses des renards. La route est déserte, elle suit constamment les crêtes des collines, monte, serpente, redescend, remonte, au loin les hauts sommets des Pyrénées, enneigés, se confondent avec les nuages, il y a dans ce paysage une douceur et une infinie sérénité.

Pourtant ce pays a connu bien des vicissitudes et les guerres de religion, guerre des albigeois, guerre entre protestants et catholiques y firent des ravages et détruisirent nombre de villages et monastères dont celui de Saint Croix. Il reste cependant de très belles bastides, et nous nous arrêtons d'abord à Montesquieu-Volvestre que nous avions découvert en 1974.

Tempus fugit, et nous avec.

Mais Montesquieu n'a guère changé, à notre grand soulagement, pas de rond point ni de zone artisanale sur la petite route où nous arrivons, nous pénétrons dans la Bastide du

13ème siècle, créée en 1238 par Raymond VII, comte de Toulouse, mais habité bien avant cela.

L'église Saint Victor, soldat des légions romaines martyrisé pour sa foi en 303. Au 13eme siècle la congrégation cistercienne des chanoines de Saint-Victor de Marseille jouissait d'un grand renom en Languedoc.

la halle, contemporaine de la création de la bastide, a subi quelques remaniements , adjonction d'un lanterneau , remplacement des piliers de bois par des maçonneries de pierres et de briques dès 1708. On aperçoit "las caperadas", les arcades en arrière plan.

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L'admirable clocher de l'église fortifiée fut terminé en 1613, tout en haut la cloche placée à cette époque sonne toujours les heures. Ce clocher est un très bel exemple de gothique toulousain.

Le tympan classique dont une partie manque

la déposition de croix de Girodet

A l'intérieur de l'église une très belle mise au tombeau sculptée au XVeme siècle et peinte en 1608 s'étend sur 2,40 mètre, les figurants ont une taille de 1m30.

à noter aussi une très belle déposition de croix de Girodet (1767-1824) de 3m35 x 2m35, peintre admiré par Chateaubriand.

L'Arize passe en bas de la Bastide de Montesquieu, mais contrairement à Rieux ses crues ne la menacent pas.

Rieux est toute enserrée dans un méandre de la rivière. Et l'Arize d'apparence débonnaire avec ses jardins descendant jusqu'à ses rives et auxquels palmiers et bambous donnent un air exotique, peut devenir furieuse et en 1875, date des terribles inondations de Toulouse et Agen, elle se gonfla et monta de 4 mètres, submergeant une partie du village médiéval de Rieux, emportant une arche du pont et un moulin. L'Arize a creusé à travers le calcaire une grotte naturelle, au Mas-d'Azil qui fit l'objet d'une occupation humaine depuis le Magdalénien.

sur un panneau un extrait de lettre relatant une des crues centennale de l'Arize,

Relet de la chapelle gothique Notre-Dame construite au-dessus de la pile centrale du pont

Rieux Volvestre

la digue , un moulin fut emporté par la crue de 1875

le lavoir au bord de l'Arise, témoin d'un temps révolu

Etape sur le chemin de Saint-Jacques de compostelle, Rieux abritait l'hôpital Saint-Jacques géré par la confrérie des pèlerins dès le début du XIIème siècle.
Evêché de 1317 à 1801 la cathédrale qui surplombe l'Arize et son très beau clocher octogonal de type gothique toulousain témoigne du riche passé de la ville, on peut admirer de très belles maisons à colombages du XV ème siècle près de la cathédrale de la Nativité-de-Marie.