16 août,
Le bel été est revenu. cette semaine sera consacrée à la baignade dans les Gorges, l'eau est à 20° dans le ruisseau d'Arles, lustrale, soyeuse, cristalline, elle sent la pierre à feu et la fougère. les matins, il n'y a personne dans les gorges, nous jouissons seuls ou presque d'une des plus belles piscines à débordement :
On ne peut qu'avoir envie dessiner, mais la réflexion de la lumière sur l'eau est un sujet trop difficile, je continue de croquer des rochers. Aie! mes pauvres dents.... et pour l'eau je me contenterai de photos.
mercredi 17 août .
Le mercredi est jour du marché à Saint-Pons, à l'ombre de l'imposante cathédrale de cette ville où les trottoirs sont pavés des marbres des carrières environnantes, où les encadrements des portes des maisons bourgeoises et les porches, rivalisent d'élégance dans l'utilisation de cette pierre en camaieu.
Nous faisons provision d'olives, de céteaux, de rascasses. Le marché de Saint-Pons est coloré, les charcuteries de Lacaune, voisinent avec les poissons de Sète, les délicieuses pâtisseries maisons d'une
pâtissière marocaine (cornes de gazelles, baklawa, aux amandes, pistaches, miel). Nous aimons flâner dans les rues de cette petite ville médiévale, de découvrir ses beautés cachées, de passer sous la porte- entre- deux villes (la bourgeoise et l'ouvrière) en traversant le Jaur, dont la source sort ici d'une vaste grotte, terrain d'exploration des spéléos. Sur le marché les accents et les idiomes se mêlent : anglais, allemand, français, hollandais, espagnol, italien parfois... et les bourses se délient, la crise un instant est oubliée, tout est trop appétissant...
vendredi 19 août
C'est mon anniversaire: nous prenons le bus à 1 euro le trajet, pour aller à Montpellier voir l'exposition Odilon Redon au musée Fabre. Une chaleur accablante annoncée, le matin frais. Nous arrivons pour l'ouverture du musée à 10 heures, nous avons ainsi le plaisir de voir les oeuvres sans la presse qu'il devait y avoir à Paris au grand palais : les noirs sont impressionnants et la présentation originale avec des ouvertures circulaires dans les parois qui ménagent des échappées vers d'autres oeuvres en perspective. Le parcours est très explicite, très complet. Le contraste entre les noirs fantastiques et souvent morbides et l'explosion de couleurs à la maturité est étonnant, mais toujours le mystère domine et la spiritualité. Nous continuons la journée par un déjeuner dans le restaurant salon de thé des frères Pourciel, qui jouxte le musée. Raffinement des saveurs d' un plat de linguine aux brochettes de poulets .
La chaleur est de plus plus en plus étouffante dans une villequi offre peu d'ombre, aucune fraîcheur, et peu d'espaces verts, (ah les fontaines fraîches d'aix en Provence!!!) Décidément je n'aime pas Montpellier. Il manque un fleuve et ses berges, seul le quartier des Arceaux trouve grâce à mes yeux, et le musée. Je n'aime pas cette place de la comédie trop blanche, traversée dpar le tramway, où le piéton ne sait où mettre les pieds Nous rasons les murs pour aller jusqu'au carré Saint Anne voir une exposition de Garrouste (Belle surprise, peu de tableaux mais le thème est intéressant, truculent (Rabelais, Dante ...
dans cette étrange arène, des scènes insolites que l'on contemple en voyeur à travers des lunettes"
de retour à Olargues nous terminons avec des bulles cette journée afin de me consoler du temps qui passe, passe, passe......
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