"Bleu majeur
soudain,
avant que je ne sache
quels mots aujourd'hui j'oublierai.
Cri blanc,
donc.
Ainsi se lève le jour;
et me surprend.
Combien de fois
ai-je ordonné un moratoire des heures?
Passe la mort.
Le temps de boire
au fond d'un bol de faïence
la dernière goutte d'un lait de chèvre.
Survivre
dans le rythme millénaire
de l'ombre et de la lumière.
Avec force :
d'un pas alors, j' éventre le jour.
Le soleil émergé des crêtes
s'effiloche entre les doigts.
La vie passe.
à chaque mot je me perds. A chaque
geste je m'éloigne encore. Egaré et seul
donc. Ainsi ai-je voulu sans doute.
Jean Claude Izzo
L'Aride des Jours
Amertume des Pierres
et d'autres naufrages..
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