Pourquoi les jours n'ont-ils que 24 heures?
pourquoi a-t-on besoin de dormir?
pourquoi les semaines n'ont-elles que 7 jours?
pourquoi ne puis-je immobiliser la terre....
vagabonder, je voulais vagabonder, et peu m'en chalait (cela se dit-il ainsi? chaloir se conjugue-t-il comme
avoir?"), et peu m'en chalait donc de travailler plus pour gagner plus.... (sic) je me voulais intermittente et
nonchalante. Non, non qu'on se rassure, je ne travaille pas plus pour ...., je dessine, je contemple, je rêve,
les oiseaux sont en amour, les premières fleurs sont apparues dans les sous-bois de Lacroix tapissés de perce-neige, la viorne rose fleurit ainsi que le chèvrefeuille d'hiver à la fleur modeste qui signale sa présence par son envoûtant parfum; les mésanges protestent, elles ont déjà vidé la mangeoire remplie il y a deux jours,et me reprochent mon incurie..
Vendredi dernier la Garonne, sous un ciel de peintre avait des airs de Volga. J'engrange des images, des impressions, des sensations que je voudrais partager mais le temps me dévore toute vive et j'en reviens à
Baudelaire :
"Et le temps m'engloutit minute par minute"
alors pour l'espace de quelques secondes me donner l'illusion de l'arrêter - mieux, d'appuyer sur la marche arrière, quelques photos :
lumière d'hiver sur le Pont Neuf et
la Garonne.
il y a eu aussi cette parenthèse enchantée passée l'après-midi au conservatoirede musique, dans la classe de violoncelle : 5 petits violoncellistes de entre 8 et 11 ans. Je me suis promis de revenir dessiner.
Difficile pourtant de saisir le geste, l'inclinaison de la tête, le bras de l'archet qui sans cesse change de position, se déploie, se replie, la position des doigts sur les cordes, tout est à jeter, le seul croquis qui me plaise un peu est celui-ci.
remontons encore un peu ce temps qui me file entre les doigts car
sous les arches du Pont Neuf coule la Garonne
et mes années....
le matin de ce vendredi 4 février, c'est à un charbonnier que je ressemblais après la séance de dessin au fusain. Seconde séance pour cette technique, un peu mieux que la première, cependant, et un modèle inspirant.
espérons que la prochaine fois ce sera mieux
c'est cela qui compte...
comme le dit Joan Sfar dans Maharadjah
"racontez-vous des histoires, vous verrez, c'est marrant. Et surtout ne vous demandez pas si vous dessinez bien ou mal mais si les dessins d'aujourd'hui sont mieux réussis que ceux d'hier".
voilà, j'en ai terminé avec mon petit vagabondage de ce jour,
ou presque
car comment ne pas admirer le goût exquis et l'art de la nonchalance de
mes petites peluches qui se disputent les faveurs de demoiselle Rosine
et d'arthur
à regarder les chats, à les fréquenter, on apprend à vivre mieux.
et encore un petit poème pour conclure bellement :
Frühling ist wiedergekommen. Die Erde
ist wie ein Kind, das Gedichte weiss;
viele, o viele... Für die Beschwerde
langen Lernens bekommt sie den Preis.
Streng war ihr Lehrer. Wir mochten das Weisse
an denm Barte des alten Manns.
Nun, wie das Grüne, das Blaue heisse,
dürfen wir fragen ; sie kanns, sie lanns!
Erde die frei hat, du glückliche, spiele
nun mit den Kindern. Wir wollen dich fangen,
fröhliche Erde. Dem Frohsten gelingst.
O, was der Lehrer sie lehrte, das Viele,
und was gedruckt steht in Wurzeln, und langen
schwierigen Stämmen: sie singts, sie singts!
Rainer Maria Rilke (Die Sonette an Orpheus)
Printemps est revenu. La terre
est pareille à l'enfant qui sait des poèmes;
nombreux, o si nombreux... Des durs efforts
d'une longue étude elle reçoit la récompense.
Sévère fut son maître. Nous aimions la blancheur
de la barbe du vieillard.
A présent nous pouvons lui demander comment s'appelle
le Vert, le Bleu : elle le sait, elle le sait.
Terre, qui as congé, terre heureuse, joue
à présent avec les enfants. Nous voulons te saisir,
terre joyeuse. Le plus joyeux réussira.
O, ce que le Maître lui enseigna, l'Innombrable,
et ce qui est imprimé dans les racines et les longs
troncs tortueux : elle le chante, elle le chante! (traduction personnelle)